2.1 Possibilité d’appropriation ❌
Il y a beaucoup de choses qui ne sont pas du tout accessibles dans les paramétrages. Là, je pense que ce critère serait rouge aussi. On peut hacker Instagram pour faire d'autres choses, mais la possibilité d'appropriation est vraiment minime. On ne peut pas modifier comme on le souhaite, déjà parce qu'on n'a pas accès à l'ensemble du code source.
2.2 Liberté d’attention ✅
Attention, le critère 2.2 ne porte pas sur les dark patterns. Est-ce qu'Instagram nous force à nous préoccuper, par exemple, d'un changement d'interface ? Le contre-exemple, c'est Microsoft avec la suite Office qui régulièrement oblige tous les utilisateurs et utilisatrices à réapprendre un logiciel qui a bougé sans raison réelle. Les besoins de traitement de texte n'ont pas changé, mais toutes les interfaces bougent, Windows bouge, juste parce qu'il faut avoir l'air nouveau. La liberté d'attention, c'est lié à ce problème. C'est à comparer avec les prises électriques. Est-ce que la prise électrique a changé de place sur le mur ? Ou est-ce que l'interrupteur, tout à coup, il ne s'appuie plus, il se tourne, juste parce que quelqu'un l'a décidé en Californie ? Pour préserver l'attention des personnes, Instagram est relativement peu intrusif, modifie peu ses fonctionnements. La seule chose qui me vient à l'esprit, mais je me trompe peut-être, ce sont les modifications de conditions générales. C'est-à-dire que là, Instagram impose qu'on lui accorde de l'attention pour valider des conditions générales., Mais sinon, les interfaces ne changent pas tellement, en tout cas dans mon expérience, et Instagram ne demande rien, ne demande pas d'effort d'attention à ses utilisateurs, utilisatrices, justement pour capter leur attention. Sur le point 2.2, probablement que ce serait vert.
2.3 Droit à la non-connexion ❌
Le point 2.3, là, il est complètement rouge. On ne peut pas, d'aucune manière à ma connaissance, utiliser Instagram sans web. Et là, c'est important, c'est là qu'on voit que ça dépasse radicalement la question du service numérique pour être remis dans un contexte social plus vaste. Dans la grille VPTCS d'Opquast, d'Elie Sloïm, c'est le S du service. Un site e-commerce, c'est du commerce en ligne, mais le service, c'est du commerce. Si on peut envoyer une lettre à la boutique, appeler et faire une commande par téléphone ou se rendre dans un endroit physique pour faire la commande, ça rentre dans le S du service. Les services numériques ne peuvent pas ou ne doivent pas se penser désolidarisés, séparés complètement du monde réel. Et là, Instagram ne fournit strictement aucune alternative non connectée.